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30 April 2024

Avenir de la traverse : un ultime cri du coeur du maire Bastille à l'endroit de tous les députés de l'Assemblée nationale

par Kévin Beaulé

Les semaines passent, mais la Société des traversiers du Québec n’est toujours pas en mesure de confirmer le moment d’une prise de décision sur l’avenir de la traverse entre Rivière-du-Loup et Saint-Siméon.

Près de deux mois après la fin de l’appel d’intérêt, le travail en coulisses se poursuit dans la plus grande discrétion. Le bureau de la députée Amélie Dionne précise que le comité d’experts, chapeauté par le ministère des Transports, s’est réuni dernièrement afin d’analyser les réponses au sondage de marché. Trois armateurs privés ont alors déposé un dossier.

Les experts doivent maintenant rédiger un rapport de leurs travaux qui inclura des données sur l’analyse des réponses soumises afin, notamment, d’évaluer le réalisme et la faisabilité des propositions par rapport aux besoins déterminés pour la traverse. Ledit rapport sera ensuite transmis aux autorités compétentes. Aucun échéancier n’a été dévoilé pour la suite.   

Rappelons que l’appel d’intérêt, considéré comme la dernière étape dans le dossier de l’avenir de la traverse qui se prolonge dans le temps depuis près de 4 ans, a pris fin le 8 mars dernier.

Un ultime cri du coeur du maire Bastille 

Par ailleurs, à l’occasion du 115e anniversaire de la mise en service de la traverse de Rivière-du-Loup, qui a eu lieu samedi dernier, Mario Bastille a transmis ce lundi un courriel à l’ensemble des députées de l’Assemblée nationale afin de les sensibiliser aux impacts appréhendés d’un éventuel déménagement vers Cacouna.

Dans cet ultime cri du cœur, le maire demande l’aide des parlementaires et les appelle à considérer la volonté des citoyens, gens d’affaires et élus de toute une région afin de convaincre le gouvernement de maintenir la traverse à son port d’attache sur la rive sud du Saint-Laurent.

Voici la lettre en question :

Messieurs, Mesdames,

Je prends quelques minutes très précieuses de votre temps simplement pour vous dire qu’à Rivière-du-Loup, deuxième ville en importance dans la région du Bas-Saint-Laurent, notre traverse, on y tient! Si le manque de temps ou d’intérêt pourrait tenter certains ou certaines d’entre vous à envoyer ce courriel directement dans la corbeille de votre messagerie, j’ose espérer que vous saurez au moins confier la lecture du court document en pièce jointe à quelqu’un de votre entourage qui sera en mesure de vous conseiller.

Que vous soyez membre du conseil des ministres ou de la députation du parti au pouvoir, que vous fassiez partie de l’opposition officielle ou de l’une des autres formations politiques qui constituent l’opposition, ou encore que vous soyez directeur ou directrice d’un cabinet ministériel, j’ai besoin de vous. Je sais très bien que vous avez à traiter de nombreux enjeux prioritaires dans vos responsabilités quotidiennes, notamment dans vos circonscriptions et auprès de vos commettants, et que ce qui se passe chez nous peut vous paraître bien loin, voire secondaire ou carrément inintéressant. Je m’en voudrais toutefois de ne pas vous avoir contactés aujourd’hui pour vous faire part du dossier numéro un ici chez nous.

Le conseil des ministres devrait prochainement être saisi des résultats d’une étude d’opportunité réalisée par la Société québécoise des infrastructures, un mandat émanant de la Société des traversiers du Québec (STQ) et découlant de la Directive sur la gestion des projets majeurs d’infrastructure publique. Ce rapport devrait contenir une recommandation quant au sort de notre traverse, que la STQ envisage de déménager au port de Gros-Cacouna, quelques kilomètres plus à l’Est. Il est vrai que nous connaissons ici des enjeux qui forcent la STQ à chercher des solutions, notamment l’envasement récurrent autour du quai, lequel requiert du dragage sur une base annuelle. Mais si notre traverse, qui a fêté son 115e anniversaire samedi dernier, a su traverser le temps et créer tout un écosystème économique autour de sa présence chez nous, nous ne comprenons toujours pas pourquoi il faudrait nous l’enlever pour en poursuivre l’opération. Des solutions ont été présentées, mais on ne sent pas d’ouverture de la part de la STQ. D’ailleurs, on sait maintenant que la décision de déménager la traverse avait été prise par la société d’État il y a plus de trois ans, mais la mobilisation du milieu louperivois les a forcés à acheter du temps. Maintenant, la décision finale appartient au conseil des ministres qui devra ultimement trancher.

Ce dossier vous touche toutes et tous, peu importe qui vous êtes, quel est votre statut ou quelles sont vos responsabilités. Il soulève des enjeux d’économie, de tourisme, de transport et de mobilité durable, de développement régional, d’environnement, de faune, de lutte contre les changements climatiques, d’emploi, de famille, d’habitation, etc. La traverse Rivière-du-Loup–Saint-Siméon constitue un axe de transport majeur dans l’industrie du tourisme, les chiffres démontrent d’ailleurs qu’elle est très fréquentée. Cette traverse n’est pas qu’un simple bateau : elle est inscrite dans l’ADN des Louperivois et constitue un des moteurs économiques de tout l’Est du Québec. Le N.M. Trans-Saint-Laurent, qui assure fidèlement la liaison vers Charlevoix depuis 1963, n’est ni plus ni moins qu’un emblème national, un des rares joyaux au sein de la flotte de la STQ (il faut donner le crédit à la compagnie Clarke, qui l’opère) qui inspire la confiance et qui fait rayonner le Québec auprès de centaines de milliers de touristes qui l’empruntent chaque année. Envoyer la traverse de Rivière-du-Loup au port de Gros-Cacouna, ça peut vous paraître banal, peut-être même logique, puisque ce dernier est situé en eau profonde. Mais enverrait-on la traverse de Québec-Lévis et ses utilisateurs dans le bassin Louise, sous prétexte que c’est plus simple et que les installations à cet endroit sont plus conviviales? Ne me dites pas oui, ce ne serait pas honnête d’un point de vue politique.

La traverse de Rivière-du-Loup, c’est en quelque sorte notre toit du stade olympique, notre pont de l’Île d’Orléans ou encore l’expression de notre langue et de notre culture. Nous l’arracher, c’est faire fi de ce que nous sommes, c’est nier la volonté de toute une région en se basant strictement sur des considérations pécuniaires. Hélas, je suis très bien placé pour savoir que les fonds publics ne sont pas une source intarissable, mais je sais aussi que vous comprendrez le poids émotif et, par extension, politique d’une telle décision à venir de la part du conseil des ministres. Je me fais donc le porte-parole d’une cause qui dépasse ma ville, fier de l’appui de 86 % de ma population, des préfets des 4 MRC environnantes, des gens d’affaires et de l’industrie du tourisme de la région. Je représente des citoyens inquiets, mais déterminés, dont M. Marc Morin, qui a récemment réussi l’exploit de faire signer une pétition à près de 8 000 Louperivois (sur une population de 20 000) en seulement trois semaines pour exiger le maintien de la traverse chez nous. Ainsi, je désire rappeler au premier ministre, tel qu’il me l’avait personnellement demandé, que nous désirons conserver notre traverse et qu’à peu près tout le monde chez nous est derrière moi. Puissiez-vous, mesdames, messieurs, être des témoins privilégiés de cet ultime cri du cœur.

Il ne me reste qu’à vous remercier pour votre temps et pour votre sollicitude.

Amicalement,

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